L’environnement économique et social d’un marché

L'environnement économique et social d'un marché

Connaître la situation économique et social d’un marché permet d’évaluer son potentiel de développement et d’accueil. Cette situation s’analyse à partir à d’indicateurs chiffrés. Au-delà des indicateurs les plus courants, il est nécessaire d’élargir le champ de l’étude par une approche plus qualitative.

Méthodologie

1. Compare les données

Pour bien interpréter chaque indicateur, des comparaisons sont nécessaires. Les évolutions dans le temps distinguent les données définitives, les estimations et les prévisions. La situation d’un
pays sera comparée avec celle d’autres pays ayant un niveau de développement proche.

2. Éliminer les effets de la hausse des prix

Beaucoup d’indicateurs sont exprimés en monnaie. Or, la valeur interne d’une monnaie varie du fait de l’inflation. Pour l’étude des évolutions dans le temps, il convient de comparer des données exprimées en volume, c’est-à-dire en monnaies constantes.

3. Tenir compte du choix du taux de change

Les comparaisons internationales se font habituellement en dollar (USD). La valeur des indicateurs sera donc influencée par le choix du taux utilisé pour convertir en USD des données calculées initialement en monnaie nationale. Une solution souvent retenue est celle de la parité de pouvoir d’achat (PPA), un taux de conversion monétaire qui exprime le rapport entre les quantités de monnaies nécessaires dans des pays différents pour se procurer le même « panier » de biens et services. Ce taux de conversion peut être différent du taux de change, qui reflète les valeurs réciproques de deux monnaies sur les marchés financiers internationaux et non leurs valeurs pour un consommateur.

Les informations les plus courantes

1. Les chiffres-clés

a) Le PIB

Le PIB, produit intérieur brut aux prix du marché, représente la somme des valeurs produites par les biens et les services qui se vendent dans un pays. On y ajoute les services non marchands (l’éducation, par exemple). Comme leur prix n’est pas fixé par le marché, ils sont évalués à leur coût de production. Le taux de croissance du PIB est appelé plus simplement « taux de croissance ». On divise le PIB le par la population pour obtenir le PIB par habitant.

Ces indicateurs sont très utilisés parce qu’ils sont disponibles pour la plupart des pays. Le PIB mesure l’importance de l’activité économique d’un pays en évaluant la richesse créée en biens et services pendant une année.
Cette richesse est source de revenus pour les personnes qui travaillent, les entreprises et leurs actionnaires, l’État, les collectivités locales et les organismes de Sécurité sociale. La plupart des revenus distribués à chaque agent économique varie selon les pays, et le PIB par habitant n’est qu’une moyenne qui ne tient pas compte de la répartition.

Tout ce qui échappe à une facturation est exclu du calcul du PIB, même si cela favorise le bien-être : les soins prodigués aux proches, les légumes et les poules du jardin, le bricolage entre amis, les nombreux services offerts par des bénévoles, le travail non déclaré. Ces activités ont une place très importante dans certains pays et leur prospérité est sous-évaluée si l’on ne s’en tient qu’au PIB.

La richesse évaluée par le PIB correspond aussi en partie à des activités qui ont un impact négatif sur les conditions de vie des habitants à cause de la pollution, du temps passé dans les transports, ou de la surexploitation des ressources.

Il ne faut donc pas confondre la croissance d’un pays avec son développement, ensemble des changements productifs ou sociaux dont le résultat est d’améliorer les conditions d’existence de la population dans son ensemble.

b) La consommation des ménages et l’investissement

Ils permettent une estimation globale du potentiel d’un marché.

Un ménage, au sens économique, se définit comme l’ensemble des occupants d’un même logement. La consommation des ménages prend en compte tous les biens et services achetés, y compris les achats de meubles, d’automobiles ou de logement. Dans ce denier cas, on ne comptabilise pas la valeur d’acquisition du logement mais le loyer fictif que les ménage propriétaires paieraient s’ils étaient locataires. Les dépenses de santé et d’éducation sont aussi ajoutées même si elles ne sont pas payées entièrement par les ménages.

L’investissement concerne les entreprises et les administrations. Il s’agit des achats d’actifs corporels (machines, bâtiment…) et incorporels (brevets d’invention, licences, marques, logiciels) utilisés pendant au moins un an.

c) Le taux d’inflation

L’inflation est la perte du pouvoir d’achat d’une monnaie. Pour évaluer le taux d’inflation, on utilise l’indice des prix à la consommation. C’est une mesure approximative parce qu’elle suppose que l’inflation n’est engendrée que par la consommation des ménages, alors qu’elle dépend aussi des consommations intermédiaires et des investissements des entreprises et des administrations. L’inflation n’engendre pas nécessairement une perte de
pouvoir d’achat des agents économiques. Celle-ci ne se produit que si la hausse de leurs revenus est inférieure à la hausse des prix.

d) Le taux de chômage

Selon la définition du Bureau international du travail (BIT), le chômage représente l’ensemble des personnes de 15 ans et plus privées d’emplois et qui en recherchent un. Sa mesure est complexe. Les frontières entre emploi,
chômage et inactivité ne sont pas toujours faciles à établir, ce qui amène souvent à parler d’un « halo » autour du chômage. D’un point de vue commercial, un taux de chômage élevé peut influencer la structure de la
consommation et induire des comportements d’achat plus prudents.

e) Le solde public

Il s’agit de la différence entre les recettes et les dépenses de l’État, des collectivités locales et des organismes de Sécurité sociale. L’impact d’un déficit public sur la consommation et l’investissement s’apprécie différemment selon les situations.

Il peut être bénéfique car il engendre des commandes publiques et est source de distribution de revenus qui stimulent la demande.
Mais ce déficit doit être financé auprès des marchés financiers et il augmente peu à peu la dette des États. Or, déficit et dette peuvent être considérés comme excessifs, à la fois par le gouvernement du pays, mais aussi par les agences de notations auxquelles se réfèrent les prêteurs sur les marchés financiers. Dans ce cas, l’État pourra décider de mener une politique de rigueur qui réduira la consommation et l’investissement.

f) La répartition de la production par activités

Elle est très utile pour une première évaluation des activités porteuses.

Les instituts nationaux de statistique publient des nomenclatures permettant de classer les entreprises. Par exemple, en France, l’Insee (Institut national de la statistique et des études économiques) publie la nomenclature d’activités française (NAF). Grâce à elle, il est possible de trouver des statistiques selon 5 niveaux de regroupement, du plus général (21 sections) au plus détaillé (732 sous-classes).

2. L’évaluation du degré d’ouverture internationale

L’accessibilité d’un marché s’apprécie à partir de l’analyse de ses importations et des investissements directs étrangers (IDE) entrant dans le
pays.
L’analyse des importations de biens et services se fait d’abord globalement. Leur montant rapporté au PIB donne une information sur l’importance des achats extérieurs dans l’activité du pays. On recherchera aussi quels sont les principaux pays fournisseurs et les groupes de produits importés. Des données très détaillées sont disponibles sur le site intracen.org.

Le montant des IDE entrants renseigne sur l’importance des capitaux étrangers.

L’analyse des exportations et des IDE sortants permet d’apprécier la compétitivité internationale des entreprises du pays.

Ces analyses seront complétées par une étude de l’impact du taux de change des principales monnaies de facturation.

3. L’analyse de la conjoncture

Cofacerating.fr publie pour chaque pays, à la rubrique « appréciation du risque », une analyse actualisée de l’évolution des grands agrégats macroéconomiques.

Les informations complémentaires en vue d’une approche plus qualitative

1. La répartition du revenu

Le revenu disponible se répartit en revenus primaires (revenu du travail, du capital, de la propriété) et revenus de transfert (prestations sociales).

On recherchera également la répartition des revenus par décile (un décile correspond à un dixième de la population), le rapport entre le revenu moyen des 10 % les plus riches et celui des 10% les plus pauvres, le taux de pauvreté, qui est le pourcentage de la population qui perçoit moins de 60% du revenu médian (revenu au-dessous duquel se situe la moitié des revenus).

L’indice de Gini est un indicateur d’inégalité de salaires, de revenus ou de niveaux de vie. Il varie entre 0 et 0 1. L’inégalité est d’autant plus forte que l’indice de Gini est élevé.

2. L’indice de développement humain (IDH)

Le développement d’une société ne s’évalue pas uniquement par des indicateurs monétaires. De nombreux organismes proposent des évaluations plus qualitatives. La plus diffusée est l’IDH, un indice synthétique publié par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD). Il prend en compte 3 dimensions : le niveau de
vie, la santé et l’espérance de vie, la diffusion des connaissances.

L’IDH est compris entre 0 et 1. Plus il se rapproche de 1, plus le pays est proche des objectifs fixés par le PNUD : 75 000 USD/PPA pour le revenu national brut par habitant, 85 ans pour l’espérance de vie, 15 années en
moyenne de fréquentation scolaire.

3. L’empreinte écologique

Elle évalue l’impact des activités humaines sur les ressources naturelles renouvelables. Elle mesure la surface de terres productive et d’écosystèmes aquatiques nécessaires pour fournir les principales ressources consommées
par une population et pour absorber ses déchets. Cette surface est alors comparée à la surface effectivement disponible sur la Terre. Le site footprintnetwork.org donne la valeur de l’empreinte écologique pour chaque pays.

4. Les émissions de CO2

Leur contrôle devient un enjeu planétaire et offre des opportunités d’affaires dans les secteurs des énergies renouvelables ou des équipements qui permettent de réduire la consommation d’énergies fossiles. Une base de données est disponible sur le site du CDIAC (Carbon Dioxide Information Analysis Center).

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