Les techniques de couverture du risque de change

Les techniques de couverture du risque de change

Quand l’entreprise importatrice et/ou exportatrice décide de se couvrir totalement ou de limiter le risque de change, elle dispose de trois groupes de techniques. Le choix du degré de couverture est fonction de l’arbitrage qu’exercera l’entreprise entre la sécurité (risque de change réduit ou supprimé) et la rentabilité de l’opération commerciale (impact du coût de la couverture). Ce choix nécessite la connaissance préalable du mécanisme des devises.

Les devises

1. Les codes internationaux

Chaque devise est désignée par un code ISO. Il est conseillé de l’utiliser dans tous les documents (offres, contrats, factures…). Les deux premières lettres correspondent au pays d’émission, la troisième à l’unité monétaire (sauf
pour l’euro).

Quelques codes ISO :

Les techniques de couverture du risque de change

2. Le taux de change

Le taux de change d’une devise représente son prix (son cours) par rapport à une autre devise. Ce taux de change résulte de la confrontation entre la demande et l’offre de devises sur le marché des changes. Il existe deux marchés sur lesquels les devises sont échangées.

a) Le marché au comptant

Le marché au comptant, ou «marché spot», est le marché sur lequel des devises sont échangées entre banques. Le cours d’achat est le prix auquel la banque s’apprête à acheter des devises (c’est le cas pour un importateur qui paie une facture en devise étrangère). Le cours de vente est le prix demandé par la banque pour vendre de la devise (cas de l’exportateur qui facture dans une devise étrangère).

b) Le marché à terme

Le marché des changes à terme est un marché où les devises s’échangent pour un montant et à un cours déterminés immédiatement, mais pour une livraison à une date future et prédéterminée (le terme).

Les techniques Internes de couverture

1. Acheter et vendre uniquement en euros

Dans ce cas, l’entreprise élimine totalement le risque de change. Cette solution est envisageable lorsque l’entreprise travaille uniquement avec des partenaires de la zone euro.

2. La compensation ou l’autocouverture

C’est la technique de couverture par laquelle l’entreprise qui a une activité à l’export et à l’import limite le risque de change en «compensant» les encaissements et les décaissements dans une même devise. Le règlement d’une créance en devise sera affecté au paiement d’une dette libellée dans la même unité monétaire.

3. Le termaillage ou leads and lags

Cette technique consiste à accélérer ou à retarder les encaissements ou les décaissements selon l’évolution anticipée de hausse ou de baisse des cours des devises. Elle vise donc à faire varier les termes de paiements afin de profiter de l’évolution favorable des cours.

4. Le maillage ou netting

Cela suppose que l’entreprise ait des filiales à l’étranger. Le maillage consiste à compenser les flux financiers au niveau du groupe. Le solde, exposé au risque de change, est géré par l’établissement central.

5. Les clauses de change contractuelles ou clauses d’indexation

Les clauses d’indexation rédigées dans les contrats d’achat de vente internationale visent à prévoir contractuellement les modalités de partage du risque de change de transaction entre l’acheteur et le vendeur, dans l’hypothèse où une variation du cours de change de la devise choisie par les parties interviendrait. Le contenu d’une clause d’indexation est souvent difficile à négocier.

Les techniques bancaires

1. L’avance en devises (ADE)

L’entreprise exportatrice emprunte, sur le marché des devises, un montant en devises qui correspond au montant de la créance à recevoir et revend aussitôt ces devises sur le marché au comptant pour obtenir de la monnaie nationale. Elle remboursera l’emprunt avec les devises reçues de son client, majoré des intérêts en devises.

2. La couverture à terme

La couverture sur le marché à terme est l’une des techniques les plus utilisées par les entreprises. Le change a terme permet de fixer un cours d’achat ou de vente (cours à terme) de devises pour une livraison
réciproque à une date future et déterminée. Pour se couvrir contre le risque de change lié à la dépréciation éventuelle de la devise étrangère, l’exportateur vend à terme, à sa banque, le montant de la créance sur le client étranger. Il fixe ainsi de façon précise le montant en monnaie nationale qu’il recevra à l’échéance.

Sur le plan pratique, les informations communiquées par la banque peuvent concerner :

  • Le montant du déport ou du report : dans ce cas, l’entreprise calcule le cours à terme.
  • Le cours à terme à une date donnée : par exemple le cours à terme à deux mois.

Il importe de tenir compte de la commission de change prise par la banque. Le pourcentage s’applique sur le montant de l’opération. Pour l’entreprise exportatrice, la commission se retranche de la contrepartie en euros. Dans le cas d’une opération à l’import, la commission s’ajoute au montant que l’entreprise doit donner en euros pour recevoir les devises.

Les assurances Coface

1. L’assurance « change négociation »

Cette assurance permet de couvrir des opérations d’exportation dès la remise de l’offre commerciale. Le cours de change peut être figé à tout moment de la période de négociation, alors que la conclusion du contrat est aléatoire. Ce produit se décline en deux versions :

  1. L’assurance change négociation, avec une indemnisation à 100% de la
    perte de change constatée aux échéances de paiement par rapport au cours garanti.
  2. L’assurance change négociation avec intéressement, qui permet de bénéficier de 50% ou 70% de la hausse de la devise pendant la période de négociation commerciale. Le taux d’intéressement est fixé lors de la souscription du contrat.

La prime d’assurance (coût pour l’exportateur) varie en fonction de la durée de négociation, de la devise garantie, du choix ou non d’un intéressement. Les devises éligibles sont au nombre de dix, dont le dollar US, le yen et la livre sterling.

2. L’assurance « change contrat »

Elle permet de figer un cours de change avant la signature du contrat commercial ou au plus tard dans les quinze jours de sa conclusion. Les devises éligibles sont : le dollar américain, la livre sterling et, au cas par cas, le franc suisse.

La Coface couvre 100% de la perte de change éventuelle. La prime, payable dès la fixation du cours garanti, varie en fonction de la devise et de la durée à garantir.

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